ADRASTÉE
Tome 2/2

L’immortel continue donc sa quête, il veut aller demander aux Dieux pourquoi il ne peut mourir. Il arrive dans une ville côtière ou il finit par se faire capturer par les soldat de la reine qui éxige de lui qu’il lui donne le secret de l’immortalité. Mais l’homme ne peut communiquer sa malédiction, il est donc libéré et arrive enfin, aidé par Athéna, à l’Olympe…

Par fredgri, le 1 février 2014

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Notre avis sur ADRASTÉE #2 – Tome 2/2

Adrastée c’est un diptyque très à part dans le paysage actuel de la bande dessinée ! Tout d’abord parce que l’auteur, Mathieu Bablet, n’inscrit à aucun moment sa narration dans les conventions habituelles du genre ! Il n’hésite pas à s’abstraire très régulièrement de la notion même du récit pour laisser glisser son personnage dans une succession de sublimes paysages, préférant développer des ambiances plutôt qu’absolument s’enfermer dans un scénario ultra dirigiste !

Et c’est en ça qu’à mes yeux Adrastée est un petit chef d’œuvre. La sincérité de l’auteur transcende complètement le propos, créant une osmose presque palpable entre l’image, les mots et la mise en scène ! Bablet se réapproprie l’espace de son album dans un tout extrêmement cohérent, il ne se laisse pas aliéner par le récit, par les codes et propose un ensemble qui se tient autant sur le graphisme que sur l’atmosphère, avec tout de même un fond très intéressant ou le héros s’interroge sur sa vie, sur le temps, sur cette mémoire qui s’éparpille et sur sa propre mort. L’écriture est donc d’une incroyable subtilité (même si je reconnais que ça aurait pu être amplifié par des visages plus expressifs, par exemple !), se perdant dans des détails, insistant sur des silences, le tout avec une très grande finesse dans la mise en scène !

Alors bien sur on est tout de suite fasciné par le magnifique graphisme de l’artiste, cette incroyable richesse dans les décors, dans la construction de ses planches… Chaque page s’admire comme un tableau avec un gros travail sur les teintes, sur les matières, la lumières, les ombres… Un seul mot vient tout de suite en tête… Remarquable ! Et je peux comprendre qu’on puisse s’imaginer que derrière cette virtuosité graphique il ne puisse n’y avoir que du vide, toutefois il ne faut pas faire d’amalgame justement, car le langage même de l’image est une mise en scène de l’histoire, de l’intériorité du héros, de sa confrontation avec l’extérieur qui grouille de vie, de couleurs. Il parcours ce monde qui respire sans se retourner, sans presque y prêter attention. L’opposition entre ce fourmillement de détails et l’âme de cet homme qui progressivement ne demande qu’à s’éteindre, qu’à être seul !
Adrastée se conclue certainement par la meilleure fin possible, celle qui se devine dès le début. Chapeau !

Mathieu Bablet nous propose ici deux albums absolument renversants, d’une très grande maîtrise. Il met la barre haute, on attend donc avec impatience son prochain projet qui risque d’être tout aussi surprenant !

Attention, très gros coup de cœur !

Par FredGri, le 1 février 2014

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