ADRASTÉE
Intégrale

 
C’est l’histoire d’un roi dont les hommes ont oublié le nom. Victime de son immortalité, il a vu les gens de son peuple et ceux qu’il chérissait plus que tout mourir les uns après les autres. Puis du temps a passé. Enormément de temps… Et de son royaume désespérément vide, il est parti un jour en direction du Mont Olympe, à la rencontre des dieux qu’il comptait interroger pour comprendre pourquoi il avait dû subir tout ça…
 

Par sylvestre, le 29 novembre 2016

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Notre avis sur ADRASTÉE # – Intégrale

 
La quête du triste roi d’Hyperborée est aussi facile à comprendre qu’elle est complexe. Victime d’un don que plus d’un aimeraient avoir, il est forcément touché, avec le temps qui passe, par la disparition des êtres qu’il a côtoyés et qui lui étaient chers. On le voit devenu solitaire bien malgré lui et il est donc aisé d’admettre qu’il se soit mis en route un jour pour voir du pays et pour aller à la rencontre d’autres personnes, y compris des dieux. Là où son chemin nous est rendu plus difficile, c’est qu’il traverse un pays mythologique, avec toutes les références qu’on a… plus ou moins ! On connaît les noms des dieux grecs rencontrés, mais on ne connaît pas forcément leurs histoires aussi bien qu’il le faudrait. On perd donc sans doute beaucoup de ce que veut nous en dire l’auteur, Mathieu Bablet, mais ces vertiges d’incompréhension sont largement compensés par le travail de titan qu’a fourni l’artiste pour réaliser cette bande dessinée dont on dévore des yeux les pages les unes après les autres tant elles sont des modèles de construction, de conception, d’art de la composition, de la représentation ou de mise en couleur ! Suivre le roi d’Hyperborée dans sa triste quête, c’est faire un voyage extraordinaire sur près de 150 pages, entre petites vignettes et dessins en pleines pages à bords perdus, entre architectures vertigineuses, paysages extraordinaires et points de vues acrobatiques, entre planches muettes et scènes dialoguées et entre humanité et déité…

Le format en intégrale avec dos toilé renforce cette impression d’avoir entre les mains une oeuvre exceptionnelle puisque sont rassemblés en un bel et gros ouvrage les deux tomes simples retouchés pour l’occasion. Cette intégrale d’Adrastée est certes une lecture dans laquelle on se perdra éventuellement, mais dans laquelle on se perdra volontiers ! Exactement comme on le fera pour Shangri-la, le "titre d’après" de Mathieu Bablet où l’on profitera, dans un univers SF, de toute cette démesure des talents graphiques et de conteur de l’auteur. Chapeau !
 

Par Sylvestre, le 29 novembre 2016

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