L'ADOPTION
Qinaya

Un séisme d’une ampleur considérable a provoqué plusieurs milliers de victimes dans la ville d’Arequipa au Pérou. Cette terrible nouvelle est évidemment relayée sur toute la planète. En Belgique, Gabriel, boucher à la retraite, et son épouse s’en émeuvent quelque peu sans savoir que, quelques temps plus tard, ce tremblement de terre va avoir des répercussions sur leur vie familiale. En effet, son fils Alain et sa belle-fille Lynette sont partis au Pérou avec une idée bien précise et en sont revenus accompagnés d’une adorable petite fille de 4 ans. Se prénommant Qinaya, cette dernière fait donc son entrée dans l’univers de Gabriel. Perçue au départ avec une certaine distance, la petite adoptée ne va pas tarder au fil des jours à prendre une part de plus en plus importante au sein de la famille Van Oosterbeek et plus particulièrement dans le cœur de l’ancien boucher.

Par phibes, le 17 mai 2016

Notre avis sur ADOPTION (L’) #1 – Qinaya

Après leur one-shot intitulé Merci, le prolixe Zidrou et le généreux Arno Monin se retrouvent pour une nouvelle histoire qui, comme le génère leur association, est appelée à jouer sur les sentiments. Se basant sur une thématique sociale forte (celle de l’adoption), le récit est l’occasion d’illustrer d’une manière très sensible le témoignage de Gabriel et de sa famille face à l’arrivée de la petite Qinaya.

Bourrée de bons sentiments, cette histoire a toutes les chances de faire chavirer les cœurs. Zidrou utilise toujours avec adresse cette simplicité narrative qui lui est propre, qui lui permet de traiter toute sorte de sujets et qui touche sympathiquement. S’amusant à jouer sur le côté faussement grincheux de son ancien boucher Gabriel et sur l’aspect attachant de la petite Qinaya, il nous sensibilise tout particulièrement sur ce relationnel qui s’établit et qui a toutes les chances d’évoluer. Cette relation se veut pleine de tendresse, d’amour même, confortés par un entourage qui joue pleinement le jeu, que ce soit au niveau de tranches de vie familiales ou amicales (les trois Gégé), via des dialogues nature et bonhommes.

L’arrivée de Qinaya est donc synonyme de bonheur partagé. Mais ce bonheur a un revers de médaille dont on va bientôt découvrir un pan. Tel un rebondissement imparable qui égratigne cette euphorie ambiante, Zidrou opère avec justesse (toujours en lien avec la thématique) un virage inquiétant et initie une intrigue accablante qui devrait prendre toute sa proportion dans le tome suivant.

Arno Monin, quant à lui, est en totale osmose avec son scénariste et peut se targuer, via un encrage léger et une colorisation pastel, d’user adroitement d’un trait semi-réaliste purement délicieux. Son dessin, parfaitement maîtrisé, met en particulier en exergue des personnages réellement expressifs, à la faveur d’attitudes profondes. A cet égard, Gabriel est complètement convaincant dans son rôle de grand-père, tout comme Qinaya, qui se veut entièrement craquante. De fait, une bonhomie générale se dégage de chaque planche et délivre une bouffée d’humanité que l’on reçoit avec plaisir.

Une première partie d’un diptyque toute en générosité portée par un tandem d’auteurs qui sait jongler avec les sentiments. Vivement la suite !

Par Phibes, le 17 mai 2016

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