Adolphe

En quête d’amour, le jeune Adolphe s’est entiché de la belle Ellénore. Obsédé par sa personnalité et bien qu’elle soit mariée au Comte, il ne tarde pas à lui déclarer sa flamme. Mais ses ardeurs sont vite repoussées. Loin d’être refroidi par son refus, Adolphe persiste dans ses intentions au point qu’Ellénore, esseulée par son époux, finit par s’abandonner à son soupirant. Si les premiers moments sont idylliques, Adolphe va vite découvrir que son aimante, alors que lui-même n’en est pas des plus épris, a mis toute son âme dans leur relation. Aussi, cette dernière va prendre une tournure particulièrement détestable qui va projeter les deux amants dans un tourbillon dramatique.

Par phibes, le 11 mars 2013

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Notre avis sur Adolphe

L’auteur aveyronnais Pascal Croci, que l’on connaît pour ses œuvres honorifiques empreintes de gothisme (Janet Burroughs, Christ, Élizabeth Bathory, Dracula…) revient avec un nouveau projet qui lui permet de s’emparer du roman éponyme de Benjamin Constant écrit en 1816 afin de nous le restituer dans une forme personnalisée.

L’histoire qui est mise en avant nous plonge dans les ambiances du 19ème, dans une intrigue de cœur particulièrement entêtante à la finalité dramatique portée par un jeune homme plein de fougue et de charme juvénile, et une femme particulièrement ancrée dans les sentiments. S’agissant d’une adaptation, Pascal Croci a été bien obligé de pratiquer quelques césures dans le texte original pour le restituer en un peu plus de cinquante pages. Force est de constater que le résultat est plutôt cohérent et permet de suivre, grâce à un choix judicieux de passages du livre, une romance dramatique pour le moins accrocheuse. C’est ainsi que dans un enchaînement assez rapide l’on retrouvera les différentes étapes de la relation des deux êtres, commençant par les aspirations empressées d’Adolphe, l’acceptation d’Ellénore, … jusqu’à une finalité imparable.

Eludant tout dialogue, l’artiste a préféré suivre littéralement et respectueusement le roman, dans cette évocation personnelle et poétique qui est propre à Adolphe, se donnant comme seule liberté d’illustrer des scènes que lui susurre l’intrigue. A cet égard, l’artiste peut se targuer de nous émerveiller par la qualité de son dessin que l’on pourra apprécier dès la première planche. Selon un processus pictural qu’il a su faire évoluer au fil de ses productions, il nous plonge dans un univers de colorisation directe, aux ambiances pastel particulièrement belles. Le travail qu’il réalise sur ses personnages se veut raffiné, ces derniers se découvrant comme à leur habitude dans des proportions résolument longilignes, dans des postures alanguies et empreintes de féminité, dans leur mélancolie et dans leur faiblesse. Les arrière-plans sont également des plus somptueux, trahissant là aussi une propension à réaliser des paysages décharnés, touchés par la solitude glaciale.

Une adaptation stylisée qui a son charme et qui permet d’apprécier les ambiances du roman de Benjamin Constant dans une évocation richement illustrée.

Par Phibes, le 11 mars 2013

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