ADLER
La jungle rouge

Sur l’atoll de Bora-Bora où il mène une vie paisible, Adler reçoit la visite de Scott qui l’informe que sa compagne Helen (qui n’est autre que l’ancienne petite amie de l’allemand) est retenue prisonnière à Guayaquil, en Equateur, par Casas, un général tortionnaire et radical. A l’énoncé de cette terrible nouvelle, Adler décide, avec la complicité de Scott et moyennant un petit stratagème, de partir délivrer la captive. Pendant que le premier rencontre les rescapés de la tuerie de Bahia Verde qui le soutiennent dans ses investigations, le second est rapidement arrêté par Casas. Il est sûr d’une chose que la libération d’Helen va être plus compliquée que prévu, surtout que son geôlier semble nourrir des desseins bien sournois.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ADLER #7 – La jungle rouge

Après une chasse au trésor payante relatée dans "Black Bounty" et "L’île perdue", Adler repart dans de nouvelles aventures qui se déroulent en Amérique Latine. Tel un "Bernard Prince" plus récent, l’ancien pilote de l’armée allemande part au secours de son ancienne compagne (que l’on a déjà rencontré dans les premières péripéties) pour se heurter à un personnage ignoble, Casas, sorte de dictateur local ambitieux, partisan d’une épuration ethnique.

L’ambiance se révèle un peu plus morose que dans le précédent diptyque dû en partie par la mise sur la touche (provisoire?) de l’atypique Larcier, petit vieux facétieux, et par le ton dramatique de l’aventure. En effet, René Sterne n’hésite pas, en utilisant les termes et les images qu’il faut, à nous opposer la quiétude paradisiaque des Chacos équatoriens à l’extravagance meurtrière des forces militaires et la radicalité de leur chef. De fait, ayant lâché l’implacable vérité et libéré les émotions, il ne lui reste plus qu’à introduire son personnage principal dans la bagarre ensanglantée. Mais, l’auteur qui ne souhaite pas sombrer dans un récit trop noir ou trop rouge, assouplit celui-ci en y incluant quelques touches légères, sensuelles et sans prétention, en présentant des femmes Chacos bien effrontées par lesquelles, inévitablement, Adler va être mis à contribution à son insu.

La mixture scénaristique dotée de dialogues bien fournis et explicites, prend bien par l’exotisme ambiant et sa noble cause. Si elle peut être dérangeante à cause de la haine qui y est véhiculée par les partisans de Casas, elle est l’occasion de mettre en exergue l’émigration de certains nazis dans les pays latins au lendemain de la guerre. Toutefois, l’intrigue qui fait appel à des protagonistes d’anciens épisodes, reste accrocheuse et permet de passer un agréable moment de lecture qui devra être complété par le suivant.

Au niveau graphique, René Sterne maîtrise les proportions talentueusement. Ses personnages se découvrent sous un coup de crayon clair, net, direct et bien suggestif. Leurs expressions sont, en peu de traits, bien ressenties. Par ailleurs, la luxuriance de ses décors est rafraîchissante et tranche avec la platitude des grandes étendues marines.

Ce 7ème épisode, que l’auteur dédie entre autres à la vie et qui pose le cadre de la nouvelle affaire à laquelle est mêlé Adler, est une aventure certes relativement sombre mais bien efficace.
 

Par Phibes, le 18 mars 2009

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