ADLER
Dernière mission

Entre deux blops d’Adler, Helen parvient à poser leur aéroplane sur le tarmac de la Mission de Tanap, ancienne base militaire américaine en Birmanie. Alors que l’on prodigue les premiers soins au pilote allemand, Helen fait la connaissance des habitués de la Mission grâce à la Mère Paula. C’est ainsi qu’elle apprend les faits dramatiques survenus à May, la jeune birmane, qui attend désespérément le retour de son fiancé parti 5 ans plus tôt en mission de guerre avec son bombardier. Mais, ne serait-ce pas l’un de ces B-25 (ou plutôt sa carcasse) que Helen et Adler auraient croisé lors de leurs dernières péripéties aériennes ? Intrigués, le jeune couple lance une expédition pour éclaircir le mystère au grand dam de Scotty, l’homme à tout faire de la Mission.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ADLER #4 – Dernière mission

C’est à partir d’une intrigue qui s’est déroulée dans un passé guerrier proche que René Sterne construit les nouvelles péripéties de son personnage fétiche Adler. En effet, nous sommes en 1949 et le jeune pilote allemand prend en pitié une birmane éplorée et se lance dans une quête qui fait appel à la disparition d’un pilote américain lors d’un raid en 1944.

Afin de bien nous imprégner de la nouvelle aventure, un grand rappel historique nous est développé qui expose hormis le contexte guerrier mondial, les tenants de la mission confiée à quatre bombardiers américains et les conditions de survie en territoire vierge. En marge de cette mission, une belle histoire d’amour entre une autochtone et un pilote nous est brièvement contée.

René Sterne se complait à travailler sur des scénarii dans lesquels les émotions ou les sentiments quels qu’ils soient se détachent de la veine principale qu’est l’action. Ici, c’est May et son amour semble-t-il impossible qui fait la une tandis que, dans l’ombre de cette idylle, le désespoir fou de Scotty grandit.

La quête est plaisante et généreuse. Adler est le "rabibocheur" des âmes en perdition auquel Helen n’a rien à envier. Hormis les émotions, il y a aussi l’humour que l’on rencontre dans les facéties maladives d’Adler dont certaines sont à l’image des Dupont-Dupond chez Hergé dans "Tintin au pays de l’or noir" et "On a marché sur la Lune". Bien sûr, on n’évite pas le drame qui est cher à l’auteur qui, de plus, n’hésite pas à apporter un petit brin d’érotisme à l’ensemble.

La remise en question de son travail de dessinateur est flagrante à chaque épisode. "Dernière mission" n’échappe pas à la règle et se définit dans une précision d’orfèvre. Les paysages luxuriants de la Birmanie sont largement représentés tantôt dans des profondeurs étouffantes, tantôt dans des fonds vierges de tout détail. La partie historique sur les B-25 est également d’une restitution exemplaire réalisée dans une colorisation sépia explicite de l’époque.

Ce quatrième tome, qui est de très bonne facture, a l’avantage de se lire indépendamment de la série mère. L’aventure est prenante et titillera agréablement tous les adeptes du genre "ligne claire".

Par Phibes, le 6 juillet 2008

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