ACME NOVELTY LIBRARY
Acme Novelty Library

Rusty s’ennuie dans son école, il n’arrive pas à s’intégrer, il est maladroit, souvent ses pensées se perdent dans le reflet de la fenêtre de la classe, il cache sa petite Supergirl dans son bureau, il refuse l’amitié de Chalky White, le seul garçon qui semble le comprendre…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

Notre avis sur ACME NOVELTY LIBRARY #17 – Acme Novelty Library

Seconde partie du nouveau cycle de Chris Ware autour du personnage de Rusty Brown, de sa famille et des camarades de classe. Nous retrouvons donc cet auteur si particulier qui redéfinit à chacun de ses albums les limites du neuvième art, la couverture elle-même impose une multi-lecture et dès les premières pages on comprend que l’on entre dans un univers créatif d’une incroyable richesse, aux antipodes stylistiques de ce qui se fait habituellement, ici tout est prétexte à expérimenter et perpétuer le travail antérieur et, malgré tout, Ware continue d’épater encore et encore.

Alors bien sùr, les thématiques de Ware sont malgré tout assez maussades, la solitude, la marginalité et la déliquescence de l’homme moderne, ce qui rend l’ensemble plutôt mélancolique et… "plombant", mais devant l’inventivité et la profondeur des émotions qui se dégagent de ces pages on se rend compte aussi que l’on est devant l’une des oeuvres les plus importantes de la BD, ni plus ni moins.

Ware décortique les milles et une habitudes, les regards perdus et les gestes qui peuvent passer inaperçus pour construire une sorte de monde angoissant ou chacun n’est que l’ombre de l’autre, ou la marginalité peut certes entretenir la singularité, mais elle creuse surtout le fossé qui nous éloigne immanquablement de ceux qui nous entourent. ACME est donc une plongée dans la solitude qui ronge certain d’entre nous.

Le dessin est, à mes yeux, magnifique, quoique très froid et pratiquement inexpressif, mais je me rends compte que c’est surtout les constructions de Ware qui permettent de transcender le graphisme, chaque page est une nouvelle vision de la BD…

Remarquablement indispensable.

Tout simplement.

Par FredGri, le 11 janvier 2008

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