ABELARD
Une brève histoire de poussière et de cendre

Abélard, accompagné par Gaston, va donc finir par s’embarquer pour l’Amérique, mais très vite la réalité va rattraper ses rêves et le petit poussin ca commencer par déchanter…

Par fredgri, le 11 septembre 2011

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Notre avis sur ABELARD #2 – Une brève histoire de poussière et de cendre

Bon, je suis assez mitigé avec cette deuxième et dernière partie ! Autant j’apprécie les moments ou l’atmosphère tend vers une certaine naïveté poétique, autant je trouve que la confrontation de ce regard avec la réalité plus dure, plus désenchantée et cruelle fonctionne moyennement. Parce qu’à la finale, on ne sait plus trop sur quel pied danser, quel est le véritable propos de Abélard ?

D’une part, on a un petit héros, complètement décalé vis à vis de la réalité, bercé d’idéaux naïfs, qui rêve de partir cueillir un bouquet d’étoile pour offrir à la belle qu’il aime. Sa vie est rythmée par les petits messages qu’il trouve chaque matin dans son chapeau. Ces messages sont en fait une succession de petites citations, de lieux communs tels que "Si deux hommes ont la même opinion, l’un d’eux est de trop", "Écris tes blessure dans le sable, graves tes joies dans la pierre" etc. Abélard évolue donc dans un univers intime pétri de petits principes moraux plein de clichés nobles, mais qu’il ne sait pas forcément appliquer à sa propre vie, qu’il n’arrive pas à interpréter.

En contre partie, le monde ou s’aventure Abélard est un monde sans pitié, cruel, qui ne lui donne aucune réelle occasion de s’épanouir dans ses principes, ni même de jauger la justesse des dictons qu’il lit chaque jour. A-t il réellement l’opportunité de réaliser ses rêves ? Dès le début, le jeu est pipé, chaque pas qu’il va dorénavant faire va le confronter à la négation de ses espérances, à l’évidence de ses illusions.

Et ce deuxième tome enfonce bien plus le clou que dans le précédent volume. Ici, rien ne lui est épargné, et ça n’est pas vraiment l’aide de son ami Gaston qui va changer grand chose. Progressivement, son périple devient un calvaire, il n’a aucune prise sur le monde qui l’entoure tandis qu’il se trouve frappé de tout les côtés, tant par les poings, les injures, la maladie, la haine que par l’inexorable fatalité qui s’abat sur tout, sans aucune voie pour s’échapper !
Abélard n’est définitivement pas adapté à cette vie et il va devoir comprendre cette leçon coute que coute.

C’est à ce niveau là que le "discours" est ambigüe. Quelle leçon doit on tirer de cette aventure ? Que le monde est trop cruel pour qu’il y ai encore de la place pour les idéaux, les rêves ? Que ces rêves n’ont aucune portée sur ce monde sans âme ?

Bref, une histoire très sombre et désillusionnée qui tranche avec le traitement faussement naïf et poétique. D’ailleurs cet aspect "poétique", voir même quelque peu "philosophique" est de moins en moins appuyé tant le ton est forcé, tant le cadre ne présente plus trop d’échappatoire.

Donc, en effet, en refermant la dernière page je reste mitigé. J’ai assez accroché au graphisme, mais le fond du récit me laisse perplexe !

Par FredGri, le 11 septembre 2011

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