Abby & Walton

En 1853, Abby vit dans un vieil hôtel anglais isolé de bord de mer avec sa mère. S’ennuyant ferme, elle espère trouver dans les rares nouveaux clients arrivés quelques adolescents de son âge pour partager avec eux de bons moments. Mais jusqu’à présent, pas de chance de ce côté-là. Aussi, arpente-t-elle les couloirs de l’hôtel jusqu’à ce jour où elle tombe sur un mystérieux pendentif qu’elle récupère. Surprise par Nate le groom, elle finit par tomber le collier et découvre en se relevant non loin de là la porte d’une chambre d’où émane une forte odeur de rance. Elle apprend de Nate que cette pièce était occupée par Andhara, une jeune fille de l’ancien propriétaire de l’hôtel, qui y est décédée et dont les affaires ont été laissées en l’état depuis. Intriguée, Abby force ladite porte et se retrouve bientôt dans la chambrée. Elle y trouve bientôt le tableau d’un jeune dandy, Walton White, qui, sous l’effet d’un baiser furtif, fait son apparition. Evidemment, c’est la surprise totale pour Abby qui pense rêver les yeux ouverts. Et son calvaire ne fait que commencer car le fantôme va se révéler très collant. Pour s’en débarrasser, elle va devoir l’aider à retrouver son ancienne dulcinée Andhara et braver la mort elle-même.

Par phibes, le 19 octobre 2021

Publicité

Notre avis sur Abby & Walton

Le temps de ce nouvel album, Anaïs Halard quitte temporairement sa collection de prédilection Métamorphose de chez Soleil dans laquelle elle conte les aventures de Sacha et Tomcrouz pour donner vie à l’histoire de deux nouveaux personnages Abby et Walton. Pour cela, le lecteur est amené à plonger dans les ambiances de l’époque victorienne afin d’y suivre leurs pérégrinations qui n’ont rien de communes.

Anaïs Halard nous offre un récit qui mêle à la fois l’exubérante curiosité d’une jeune fille bourgeoise et l’agacement provoqué par un fantôme un tantinet lourdingue. Vous l’aurez compris, l’histoire dont il s’agit se révèle enfin dès l’apparition de ce dernier et fond dans un fantastique qui se joue de situations pour le moins décalées.

Le jeu porté par Abby et Walton qui pourtant titille dangereusement la Mort (et quelle drôle de Mort !) met en exergue des scènes des plus cocasses et génère par ce biais un bon engouement. Il va de soi que l’autrice s’amuse visiblement, n’hésitant pas à emballer progressivement cette aventure à effets en la transformant en une quête démoniaque pour la sauvegarde d’une histoire d’amour perturbée par une malédiction.

Cet amusement se ressent également dans le dessin. Giorgia Casetti délie profitablement son coup de crayon au point de donner une réelle énergie à son univers et à ses personnages. Se faisant fort de les installer picturalement dans un semi-réaliste volontairement déformant, l’artiste fait preuve d’une belle recherche graphique, entre ambiances historique, visions d’angoisse et dérision.

Une bien sympathique équipée mortifère d’un duo atypique dans un décorum victorien qui ne l’est pas moins, que les ados devraient apprécier pleinement.

Par Phibes, le 19 octobre 2021

Publicité