ABARA
Abara

Dans un futur plus ou moins proche, dans une cité sur-urbanisée, un homme se rend dans un dispensaire pour une urgence médicale. Alors qu’il essaie d’expliquer sa situation à l’infirmière de l’accueil, il se transforme en un monstre difforme et tue toutes les personnes de la salle d’attente.
Au même moment, une femme vient rendre visite à un jeune homme, prénommé Kudô, dans l’usine dans laquelle il travaille. Elle vient solliciter son aide pour arrêter un shirogauna (le monstre qui a attaqué le dispensaire). La police a envoyé des troupes d’intervention mais cela n’a pas suffi. Bien que réticent, Kudô n’a plus d’autre choix que d’intervenir.

Par KOMORI, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ABARA #1 – Abara

Ce premier volume plonge le lecteur directement dans l’intrigue au risque de perdre en clarté.
Il n’y a pas véritablement de notion de temps, ni de lieu : il est donc difficile de resituer le récit dans un contexte. La seule chose sur laquelle on peut s’appuyer, c’est qu’il s’agit vraisemblablement d’un futur plus ou moins proche.

Le milieu est sur urbanisé, ce qui rajoute à l’impression d’oppression qui baigne tout le récit. Tout n’est que dédales, enchevêtrement de tuyaux, de bâtiments…, à l’image du scénario.
On est propulsé dans l’action sans en connaître les protagonistes, les tenants et les aboutissants. Tout est confus, comme si l’on avait loupé un chapitre ou un prologue. On entend parler d’une société secrète, de monstres blancs (les shirogauna), de monstres noirs (les kurogauna) mais les liens restent parfaitement obscurs !
Les shirogauna se battent contre les kurogauna mais tous les kurogauna ne font pas partie de la même « équipe ». Ils interviennent en dehors du cadre de la police, qui n’est pas au courant de leur existence, ni de celle de l’organisation secrète qui les dirige. Pas très clair donc !

Fort heureusement, on entrevoit une explication vers la fin du volume : les entités « monstrueuses » auraient été créées par la fameuse organisation secrète, à l’insu de la police officielle, à l’aide d’un parasite inconnu, pour réguler la prolifération dudit parasite. La création des versions « noires » aurait été décidée pour lutter contre l’apparition des versions « blanches », versions incontrôlables et touchant la population civile.

Côté graphisme, le trait sert parfaitement le récit : il est sombre, réaliste et joue avec le hachurage. Couplé avec les trames, il renvoie une sensation pesante de noirceur.

L’ensemble est assez sanguinolent, pour ne pas dire gore.
Les scènes de combat sont parfois confuses : on a des difficultés à discerner les traits et donc l’action. Cela donne des cases un peu lourdes mais, paradoxalement, dans le ton du récit.
La transformation du guerrier en « monstre » a un arrière goût de déjà vu (dans Gawl, notamment) mais reste intéressante.
Les personnages sont traités de façon réaliste (exit les surexpressions et les deformed) ; cependant, certains donnent l’impression d’être regardés à travers un judas, ce qui accentue le sentiment de dégoût.

Un récit de science-fiction, sanguinolent, qui mérite d’être lu, même s’il vaut mieux prévoir le cachet d’aspirine !

Par KOMORI, le 26 juin 2007

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