(A)mère

L’autobiographie de l’enfance de Raphaël Terrier, petit garçon en conflit avec une mère alcoolique. Une histoire d’un amour entre un enfant et une mère, une histoire d’amour qui au fur et à mesure de son avancement ne fait que disparaître comme l’alcool de cette bouteille que la mère de Raphaël ne peut s’empêcher de boire.

Par aub, le 1 janvier 2001

2 avis sur (A)mère

Incroyable mais vrai… j’en suis encore vraiment tout retourné. Je me calme…
Rien d’exceptionnel dans le dessin, ni dans le thème, enfin c’est ce que j’ai cru en feuilletant la BD et en lisant le résumé. Grossière erreur de se faire un jugement de ce genre, car une fois plongé dans l’ouvrage je n’en ai pas décroché jusqu’à la fin.
Les dessins y sont extrêmement simples, on pourrait les comparer à des brouillons et pourtant c’est vraiment loin, très loin d’être le cas, tout simplement car ils sont vraiment très réfléchis, très posés. Toute la simplicité des illustrations porte pourtant toute sa richesse. Le moindre dessin colle à la perfection aux sentiments que l’auteur désire faire passer, et colle aussi extrèmement bien aux textes. Chaque dessin, chaque texte est mûrement réfléchi et c’est ce qui fait toute la force de cette BD.
Passionnés de moments forts, d’émotions, de sensibilité et d’amour, cette BD est pour vous.

Par AUB, le 29 septembre 2004

Amoureux de sa mère comme le sont souvent les petits garçons, Raphaël Terrier descend avec elle dans la spirale de la déchéance affective. Pourtant, cette femme médecin a les atouts et les connaissances pour éviter de tomber dans cette dégradation. Malheureusement elle n’évite pas la chute et entraîne avec elle son petit garçon, chute longue et douloureuse qui cause une blessure profonde ne pouvant plus disparaître.
Elle peut guérir mais elle laissera une cicatrice.
Ces signes parlent tout au long de notre vie et parfois on raconte d’où ça vient. C’est ce que fait le jeune auteur qui parle donc de cette cicatrice qu’il lui reste et qui raconte un passage très intime de sa vie en utilisant la bande dessinée pour le faire.
C’est admirable du point de vue narratif. Le récit entraîne le lecteur au cœur de son cauchemar aussi profondément que sa mère a plongé dans l’alcool.
Le dessin paraît moins abouti que l’histoire.
Le trait donne une allure pressée, rend l’ambiance urgente. Raphaël jette ses personnages sur le papier de façon précipitée. Le rapport de force intime entre l’enfant et sa mère finit par devenir ingérable. Le dessin de Raphaël le montre bien. Plus de regard, pas de traits pour le visage de la Mère, et des yeux égarés pour l’enfant. Seul personnage complet : le père qui peut conserver une identité, seul repère solide de l’histoire.

Le récit intimiste et amer de Raphaël Terrier m’a replongé dans la longue quête de Marie Cardinal qu’elle a, elle aussi couché sur papier dans un livre intitulé « Les Mots pour le dire », absolument admirable ; en bande dessinée et tout aussi direct il m’a également fait penser à « Bleu(s) » de Arnaud Guillois chez Triskel Editions . Et puis, bien sûr, impossible d’oublier la mère alcoolique et violente de Peter Pan si bien mise en scène et en accusation par Loisel.
Voilà, donc une lecture difficile mais superbement bien amenée au point qu’à la fin j’ai eu la gorge serrée. Cet album trouble et provoque des émotions, c’est très réussi. A lire…

Par MARIE, le 7 octobre 2004

Publicité