A LA RECHERCHE DE LA LICORNE
Intégrale

Le roi de Castille, miné par son impossibilité d’assurer sa descendance, a nommé Juan de Olid à la tête d’une expédition afin de rapporter (de territoires où, en cette fin de 15ème siècle, nul chrétien n’a encore jamais mis le pied) une corne de licorne, objet rarissime auquel on attribue à l’époque moult vertus parmi lesquelles celles qui sauraient palier sa royale impuissance.

Ainsi s’ébranla une colonne comptant de nombreux arbalétriers ainsi qu’une pucelle, car les connaissances d’alors affirmaient que la licorne, farouche animal sauvage, ne pouvait se laisser approcher docilement que par une jouvencelle…

En mettant le cap au sud sans avoir dévoilé officiellement à ses hommes le royal objectif de l’expédition, Juan de Olid ne soupçonnait pas encore qu’il partait pour des années d’une folle quête…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur A LA RECHERCHE DE LA LICORNE # – Intégrale

Onze ans après la parution du tome 1 de ce qui allait être la trilogie A la recherche de la licorne du catalogue Vécu des éditions Glénat, cette version intégrale voit le jour sous le label Dargaud. Très peu remarquée à l’époque de sa première sortie et n’ayant en tous cas pas reçu l’accueil qu’elle aurait dû mériter, cette série bénéficie aujourd’hui de l’aura de succès dans laquelle baigne Ana Mirallès, la dessinatrice qui a su faire évoluer son dessin depuis ses premières réalisations jusqu’à l’avènement de la série Djinn qui l’a vraiment faite connaître du grand public amateur de BD.

A la recherche de la licorne est l’adaptation en bandes dessinées du roman historique éponyme de Juan Eslava Galan. Avec Emilio Ruiz au scénario tout comme cela avait été le cas pour Corps à corps et tout récemment pour Mano en mano, la talentueuse artiste a délaissé les ambiances sud-américaines d’Eva Medusa pour s’attacher à l’Espagne du Moyen-âge et à l’Afrique sauvage. Une Afrique qui l’aura manifestement fort bien inspirée si l’on considère la qualité du second cycle de Djinn (avec Dufaux au scénario) qui s’y déroule.

Cette réédition sous forme d’intégrale voit l’œuvre graphique originelle augmentée d’une dizaine de vignettes inédites et donc de remises en page. On remarquera cette identité que prennent les planches, avec leurs cases sans pourtour prononcé. Le tout est complété par un cahier dans lequel on peut lire une interview du couple d’auteurs égayée par des croquis. On y comprendra le choix du style de dessin, conçu dans l’esprit des illustrations des manuscrits de l’époque concernée par l’action.

Avec A la recherche de la licorne, Ana Mirallès voyait s’ouvrir devant elle des espaces immenses d’expression et de réalisation. Le premier tiers a sollicité de sa part et de celle de sa moitié un travail de documentation principalement axé sur l’Espagne de la fin du 15ème siècle. Le second et le troisième, plutôt axés sur les Afrique du nord, centrale et de l’Est, lui ont également permis d’affirmer tout son talent, que ce soit au niveau de la représentation des éléments qu’au niveau de leur mise en couleur. Côté scénario, la licorne étant en elle-même un animal de légende s’invitant dans la réalité des hommes, et le roman original d’Eslava Galan s’appuyant sur ce fabuleux mythe, on trouve avec cette série le plaisir d’une BD historique autant que celui d’une BD d’aventure. L’aventure avec un grand A, celle qui voyait jadis partir les hommes à la conquête de territoires inexplorés sinon vierges.

Cette série est un superbe tout. Et l’occasion nous est donnée de la redécouvrir. Ce qu’il faut faire, absolument.
 

Par Sylvestre, le 12 août 2008

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