A la faveur de la nuit

Béatrice et Véronique se sont retrouvées seules dans la chambre du motel où Léonce doit les rejoindre. Pour que l’attente soit moins longue, ou pour qu’elle leur soit moins stressante, elles se racontent des histoires plus ou moins loufoques. Mais toutes excitées qu’elles sont aussi à l’idée de l’avenir que tous trois se sont préparé, elles se laissent aller à se raconter des histoires plus légères, des histoires qui les incitent à se détendre l’une l’autre…
 

Par sylvestre, le 18 octobre 2010

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Notre avis sur A la faveur de la nuit

Lorsqu’on feuillète cet ouvrage sans entrer dans la lecture, les différentes ambiances, les différentes colorisations et les différents visuels que l’on perçoit laissent penser que l’on a affaire à plusieurs histoires courtes. Mais en réalité, ce n’est pas le cas. Quoique…

Quoique à bien y regarder, on se rend vite compte qu’on est en réalité en présence d’une histoire longue mais dans laquelle s’invitent des récits courts, ces fameux récits que se racontent les deux jeunes héroïnes en attendant Léonce. Si le passage entre la réalité de ces deux femmes et les histoires qu’elles se racontent est parfois clair, il l’est d’autres fois moins puisqu’elles se mettent pour ainsi dire en scène dans certaines, ou du moins elle y font exister des femmes qui leur ressemblent étrangement…

C’est déstabilisant, mais grâce à la postface de l’auteur, tout finit par s’expliquer. Pas que ça ait nui à la compréhension, non, parce que ce n’est finalement pas l’histoire qui aura posé question ; mais sa construction. Et c’est là, après s’être fait expliquer le pourquoi du comment par l’auteur, Jimmy Beaulieu, que l’on se rend mieux compte du travail de patchwork qu’il a fait, recompilant du tout neuf avec de nombreux petits travaux plus anciens qu’il a jadis réalisés, et tout cela avec la volonté de créer un tout qui tient debout.

L’auteur a en effet dessiné pas mal de choses aux éditions Colosse et Mécanique générale au Québec, la région dont il est originaire. Et c’est sous l’impulsion de Benoît Peeters qu’il a réussi à les faire fusionner, nous proposant avec cet ouvrage un bel exercice de "retombage sur ses jambes" ! (Miaou !)

Peut-être connaissiez-vous un peu du travail de Jimmy Beaulieu. Sans doute sans le savoir, d’ailleurs… Car… Calice ! N’aviez-vous pas apprécié sa participation dans Magasin Général de Loisel et Tripp ? Oui !!! C’est luiiii qui avait supervisé les dialogues si authentiques entre Marie et les gens de son village ! Aujourd’hui, avec A la faveur de la nuit, ce sont ses talents de dessinateur et de conteur que vous (re)découvrirez, lui qui, soit dit en passant, a aussi été libraire, critique, éditeur ou encore professeur !!!

Vous remercierez alors le ciel que Léonce n’ait pas rejoint trop vite les peu farouches Béatrice et Véronique, ces deux jeunes femmes qui vous auront offert tout au long de votre lecture, par leurs gestes et leurs positions, de grands moments de tendresse et de sensualité… Et vous applaudirez ce recyclage culturel qu’est ce livre A la faveur de la nuit que nous révèlent les éditions Les Impressions Nouvelles.
 

Par Sylvestre, le 18 octobre 2010

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