A fake story

Le 30 octobre 1938, Orson Welles met en scène, à la radio, sur CBS, "La Guerre des mondes" de H. G. Wells. Sous forme de faux bulletin d’information il annonce ainsi l’attaque de la Terre par des martiens. Son interprétation est exceptionnelle, au point ou beaucoup sont ceux qui y croient… C’est alors la panique !
Sur une route d’Heathcote, une patrouille de police découvre un adolescent grièvement blessé, une arme à la main. Il déclare que par peur des martiens son père aurait tué sa femme et se serait ensuite suicidé… Cette histoire, pour l’instant relativement discrète, inquiète néanmoins les pontes de CBS qui craignent de perdre leur licence. Ils demandent alors à l’ex-journaliste, Douglas Burroughs, de se rendre sur place et d’enquêter, afin de déterminer la responsabilité de la radio dans cette histoire !
Une fois arrivé, ce dernier commence à fouiller… Très vite, il a des doutes…

Par fredgri, le 29 décembre 2020

Notre avis sur A fake story

Quand il lance sa reconstitution de La guerre des mondes sur CBS, ce soir d’octobre 38, Orson Welles ne se doute certainement pas de l’impact immédiat que cela va avoir sur ses auditeurs, provoquant de nombreux excès de panique un peu partout aux États unis.
L’histoire commence donc sur une supercherie qui révèle une certaine Amérique xénophobe, rongée par ses préjugés. Qu’il s’agisse d’une hypothétique menace extra-terrestre ou de son rapport à la population noire, les réflexes les plus primaires prennent souvent le dessus sur la raison.

Si dans ce contexte, la peur et la panique peuvent expliquer beaucoup de choses, peuvent-elles amener au meurtre ? C’est la question que va se poser l’ex-journaliste, Douglas Burroughs, commissionné par CBS pour enquêter sur une affaire qui s’est déroulée la même nuit que la pièce de Welles ! Un ado grièvement blessé annonce que son père, prit de folie, aurait tué sa femme et lui aurait tiré dessus avant de se suicider ! En creusant les maigres pistes qu’il trouve, Burroughs va progressivement découvrir que la pièce radiophonique n’est finalement qu’une façade pour cacher de sombres secrets !

Le scénario est réellement captivant, un excellent polar qui se dévoile petit à petit, avec une tension croissante, un contexte très documenté et des personnages vivants et crédibles ! Le tout est renforcé par un travail graphique vraiment bon et une mise en scène qui fonctionne parfaitement !

Si le récit interpelle tout de suite, c’est parce qu’il met en avant des mentalités que l’on pourrait penser très éloignées de la notre, illusoirement plus ouverte, moins obtuse, alors qu’elle nous renvoie, au contraire, notre propre reflet, plus tortueux, plus ambigue ! En annonçant l’invasion des martiens, Welles voulait peut-être titiller l’imaginaire paranoïaque de son auditoire, en jouant, de façon quelque peu perverse et très adroite sur l’émotion la plus primaire…

Un très intéressant album, à surveiller de très près !

Par FredGri, le 29 décembre 2020

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