A DISTANT SOIL (VO)
The Gathering

(A Distant Soil 1 à 12)
Dans un centre de recherche secret, deux adolescents réussissent à s’échapper de leur "cellule/chambre". Ils sont frère et sœur et s’appellent Jason et Liana. Mais leur fuite ne passe pas inaperçue, ils sont alors poursuivis. Dans la foulée, on découvre qu’ils ont certains pouvoirs et qu’ils sont enfermés depuis leur enfance, ne connaissant pas vraiment l’extérieur.
Tandis que Jason se fait capturer, Liana est secourue par deux étranges personnages qui se nomment Rieken et D’Mer. Ils lui révèlent qu’elle est originaire d’une lointaine planète appelée Ovanan, une planète régie par une "Hierarchy" qui a jadis banni son père, un de leurs plus illustres représentants qui s’est ensuite réfugié sur Terre… Liana et son frère sont sensés avoir en eux un grand pouvoir et la Hierarchy souhaite les neutraliser. Il va donc leur falloir à la fois délivrer Jason, mais aussi contrecarrer les plans de leurs adversaires surpuissants ! En attendant, il leur faut s’adjoindre l’aide de quelques alliés…

Par fredgri, le 25 septembre 2013

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Notre avis sur A DISTANT SOIL (VO) #1 – The Gathering

Derrière A Distant Soil il y a une longue histoire éditoriale, mais surtout une personnalité hors du commun.
En effet, Colleen Doran a commencé à créer cet univers alors qu’elle n’avait que 12 ans ! Quand la publication commence avec WaRP (la boite de Wendy et Richard Pini (Elfquest)) elle n’en a que 20, mais au bout de 9 numéros, elle se rend compte que WaRP la spoile de ses droits en déclarant être les créateurs de la série, elle casse donc son contrat et part avec l’ensemble de ses planches sous le bras. Commence alors un long bras de fer avec les Pini, une affaire qui va défrayer la chronique dans le milieu très fermé des créateurs indépendants US. Doran devenant ainsi l’une des porte-paroles les plus actives au sujet des droits d’auteurs, de propriété.
Après avoir été approchée par Starblaze Graphics, Doran finit par s’auto-publier par le biais de Aria Press avant de continuer chez Image à partir du numéro 15 en 96 ! Dès le début de cette deuxième série Colleen Doran a complètement revisité ses précédentes planches, redessinant certaines cases, rajoutant des pages, corrigeant les défauts par-ci par-là.
Néanmoins, A Distant Soil marque aussi une vraie mini-révolution en soi, non seulement c’est l’une des premières fois ou apparaissent des gays qui assument pleinement et ouvertement leur sentiment, il s’agit aussi de l’une des premières séries complètement réalisées par une femme… Puis, ses tribulations juridiques vont amener une vraie prise de conscience très engagée dans le milieu !

Mais avant tout ça, A Distant Soil c’est surtout une fascinante série qui mélange des ambiances urbaines, SF et Fantasy, le tout baignant dans une atmosphère très space opéra à grand renforts d’effet de lumière, de poses théâtrales, cheveux longs blonds flottant aux vents !
Car oui, il y a un petit côté très kitch dans ces planches, qu’il s’agisse de l’étonnement de Rieken devant notre civilisation, de cette façon de changer de look toutes les 3 pages, arborant ainsi les dernières trouvailles vestimentaires à la mode du moment, sans oublier le sens esthétique très particulier de Doran au travers des motifs décoratifs qui viennent se substituer régulièrement aux décors derrière les personnages, allant parfois même jusqu’à figurer des fleurs ou des motifs géométriques complètement incongrus…

Mais si je mentionne tout ça c’est surtout pour bien montrer que d’une part Colleen Doran imprègne sa série de sa personnalité, parfois assez fleur bleue, c’est vrai, mais en tout cas toujours subtilement au service de l’ambiance, de ce qu’elle veut transmettre. Ensuite, on sent bien quand même que l’auteur se cherche dans cet univers qu’elle met en place, comme dans son graphisme. Les toutes premières explications sont assez basiques et embryonnaires, elles se complèteront au fur et à mesure, de plus elle amène le personnage de Galahad un peu à la va vite, l’extirpant de son monde avec Camelot pour le plonger en pleine rue et le voir recruté pour aller aider Liana… La aussi, j’imagine qu’il y aura des résurgences ensuite !

Graphiquement, c’est assez sympathique avec de très très beaux passages, par contre dans la seconde moitié on voit bien les planches ou il y a eu des retouches, avec quelque fois des personnages qui sont représentés de trois façons différentes dans la même page !
Mais mettons tout ça sur le compte des retouches et des "œuvres de jeunesse", car c’est bien de cela qu’il s’agit… Un auteur qui se forge un univers avec virtuosité. Les personnages sont tous très différents les uns des autres, ils ont leur trait de caractère propre, avec une volonté de ne laisser personne en arrière et assez vite, même si l’intrigue avance vraiment lentement, on se laisse entraîner dans ce récit assez prenant, mettant pas mal l’accent sur la psychologie, sur les sous intrigues et cet univers qui commence déjà à bien se complexifier !

Ce premier volume n’est donc pas exempt de défaut, toutefois il est passionnant et donne envie d’avoir la suite rapidement .
C’est l’occasion rêvée de redécouvrir cette remarquable série des années 80/90 qui permit à Colleen Doran de devenir l’un des grands noms du comics moderne ! En attendant l’éventualité d’une traduction en France…

Par FredGri, le 25 septembre 2013

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