A bout de soufre

Savez-vous que le futur successeur à Obama sera de pure souche indienne ? Vous étiez-vous aperçu que les personnages de BD avaient des tendances homosexuelles ? Croyez-vous que le raid du Paris Dakar a déjà fait l’objet d’une tentative de putsch perpétré par une minorité piquante ? Comment entreverriez-vous le procès de l’ancien président français si le potentat en place supprimait son immunité ?… Jul l’a imaginé et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses propos fleurent agréablement le soufre !

 

Par phibes, le 11 mars 2010

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur A bout de soufre

Après les aventures "préhistériques" de Silex and the city, Jul, plus en forme que jamais, remet le couvert et fonce tête baissée dans une analyse thématique bigarrée de la société moderne. Tantôt prédicateur allumé, tantôt historien visionnaire, taillant gras dans le contemporain ou dans l’imaginaire culturel et animalier, Jul se gausse de tout ce qui l’entoure. Aussi, sans aucun tabou et sans aucune transition si ce n’est un chapitrage à plusieurs effets, il mêle avec un humour corrosif faits sociaux, discussions de comptoir, parodies et clins d’œil bien appuyés.

Le résultat est à la hauteur du titre de l’album, c’est-à-dire sulfureux à souhait. Les gags qui s’étalent sur une ou plusieurs planches, sont désopilants, tirent les ficelles de l’absurde et génèrent une farandole de jeux de mots qui attisent bon nombre de rictus grinçants. Le ton est enjoué, franchement direct et démontre le naturel critique de cet auteur (à l’aise dans ce contexte puisqu’il est dessinateur de presse) qui se love sans vergogne dans une vision satirique de notre monde.

Considérant sa soif d’en découdre, Jul ne s’embarrasse pas de détails superflus dans son dessin. Allant au plus pressé, il trace énergiquement son univers graphique dans une représentation certes approximative mais très incisive et poussée à l’extrême qui fait obligatoirement mouche.

Un album loufoque à souhait et tellement acidifiant qui permet de dire que son auteur est loin d’être à bout de souffle.

 

Par Phibes, le 11 mars 2010

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