999 A L'AUBE DE RIEN DU TOUT
Tome 1

 
Trois gamins et le chat qu’ils ont soigné et recueilli ont un jour découvert un trésor d’église dans une grotte. Arrêtés peu après dans la rue où ils revendaient leur butin aux passants pièce par pièce, ils n’ont échappé au bûcher que parce qu’ils ont pu remettre la pièce maîtresse de leur trésor, la relique d’un saint, entre les mains d’un homme qui s’est alors plus occupé du pouvoir que ça pouvait lui apporter que de leur sort.

Cette clémence ne fut malheureusement que passagère et bientôt, des cavaliers furent envoyés à leur trousses, les obligeant à fuir. C’est vers la mer que les trois gamins ont alors dirigé leur pas, suivant cette consigne que leur avait soufflé Turolde, le chat qu’ils avaient sauvé et avec qui… ils réussissaient à communiquer !

Leur exil les poussa loin jusqu’au beau milieu de marécages où ils trouvèrent asile dans une communauté d’enfants qui avaient jusque-là toujours été protégés de la menace des adultes, ces derniers n’ayant jamais réussi à se frayer le moindre passage jusqu’à leurs installations.
 

Par sylvestre, le 23 mai 2017

Notre avis sur 999 A L’AUBE DE RIEN DU TOUT #1 – Tome 1

 
Adaptée du roman du même nom signé Claude Daubercies, cette bande dessinée nous ramène à l’aube du deuxième millénaire, en plein Moyen-Âge, aux côtés d’un groupe de trois enfants que la bêtise des hommes va jeter sur les chemins. Les lieux où se situe l’action ne sont pas précisés, on est dans un Moyen-Âge de carte postale avec abbaye, maisons modestes voire crasseuses et travaux des champs ; à une époque difficile pour les gens de basse condition mais dorée pour les écclésiastiques qui usent et abusent de leurs pouvoirs sur ceux à qui ils devraient au contraire apporter l’espérance.

On est aussi dans 999 à mi-chemin entre le réalisme d’époque que le dessin de Marco Bianchini impose et le fantastique. Entre les deux, le respect par la population de la chose religieuse et le spectre de la sorcellerie sont comme des passerelles qui permettent au lecteur de glisser, dans le contexte, vers l’acceptation du côté fantastique du récit. Ce côté fantastique est introduit par certaines capacités qu’ont les enfants héros, notamment Titène qui se montre à l’aise comme personne sous l’eau. Mais c’est surtout Turolde, le chat philosophe aux pensées duquel on accède, qui donne son aura de fable au récit. En outre, la communauté des enfants que nos jeunes héros vont rallier au milieu des marais (qui rappelle éventuellement, par son isolement, l’enclave médiévale dans La balade au bout du monde) achève de teinter le tout de ce qu’il faut de légendaire.

Dans ce tome 1 nous sont présentés le décor et le contexte social. On y fait la connaissance des héros du récit, aussi, qui sont soumis d’entrée à quelques rudes épreuves. L’action est ensuite déclenchée par la découverte du trésor et par l’exil auquel ses découvreurs vont être forcés puis va prendre rapidement des airs de voyage initiatique puisqu’on a affaire à de jeunes gueux qui vont devoir se débrouiller tous seuls dans un monde relativement hostile dont ils n’ont pas les clés.

Quelle place prendront les "pouvoirs" que promet le scénario de ce premier opus et quelle résistance opposera la réalité au fantastique ? L’expérience de cette lecture fera forcément s’interrogera le lecteur sans pour autant mettre à mal sa volonté de suivre dans leurs aventures Titène le pêcheur émérite, Sylvain l’ami des arbres, la jolie Séretta et le mystérieux Turolde.
 

Par Sylvestre, le 23 mai 2017

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