7 MERVEILLES (LES)
Les jardins de Babylone - 585 avant J.C.

En 587 avant J.C., Jérusalem est tombée à la suite des coups de boutoirs destructeurs des troupes babyloniennes. Le royaume de Juda est anéanti et son peuple est condamné à subir le joug de son oppresseur. Transformés en esclaves, les hébreux, tel Hesediel, sont alors déplacés vers la cité ennemie de Babel, pour être affectés à des tâches les plus viles. Trois ans plus tard, ce dernier qui se fait appelé l’homme des miracles est, contre toute attente, convoqué instamment par le roi tyrannique Nabuchodonosor. Alors qu’il se trouve face au monarque, le jeune esclave se voit proposer, compte tenu de son savoir botaniste, de participer à l’entretien des fabuleux jardins suspendus qui font la célébrité de Babylone. Grâce à cette opportunité qui lui permet d’œuvrer dans un domaine qu’il affectionne tout particulièrement et qui le propulse jardinier en chef, la destinée d’Hesediel prend une tournure inespérée. Il fait même la connaissance de la belle Henka avec laquelle il file en secret le parfait amour. Malheureusement, son idylle atteint les oreilles du roi qui en profite pour lui imposer un nouveau challenge, celui de faire pousser une plante inconnue dans un temps limité. Le défi étant pratiquement impossible à relever, la destinée d’Hesediel prend à nouveau une tournure pour le moins sombre. D’autant plus qu’en parallèle, une fronde juive se prépare et qu’un complot se trame autour du grand dignitaire. Comment l’esclave va-t-il pouvoir gérer tout ça ?

Par phibes, le 23 juin 2014

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Notre avis sur 7 MERVEILLES (LES) #2 – Les jardins de Babylone – 585 avant J.C.

Après avoir inauguré sa nouvelle série concept avec la statue de Zeus à Olympie, Luca Blengino poursuit son tour des 7 merveilles du monde antique en s’arrêtant, le temps d’une nouvelle aventure, sur les mythiques jardins suspendus de Babylone.

Force est de constater que le scénariste s’est investit perceptiblement dans son œuvre au long cours en privilégiant le cadre historique de chaque Merveille. A cet égard, l’artiste démontre de façon perceptible que de gros efforts ont été faits au niveau documentaire rendant, en quelque sorte, plausible la fiction développée. Dans un contexte bien décrit, ce deuxième opus tourne autour de trois entités prédominantes qui sont Hesediel, l’esclave juif estropié, Nabuchodonosor, le roi tyrannique et enfin, le site fabuleux de Babel et ses jardins luxuriants. Considérant le peu d’informations plausibles sur cette Merveille, Luca Blengino a imaginé l’improbable, la rencontre de deux êtres que tout oppose et qui vont contribuer à l’excellence babylonienne.

Leur histoire a quelque chose de prenant malgré que la souffrance et le drame soient omniprésents. Grâce à un travail indéniable sur les textes (narration intime et dialogues), l’artiste italien trouve la juste évocation, d’une part, pour éveiller la curiosité et d’autre part, pour installer une intrigue pour le moins captivante. A cet égard, le rapport de force mis en avant entre un roi tout puissant et un esclave botaniste complètement asservi bénéficie tout du long d’un grand intérêt, à la faveur d’une étude caractérielle habile et attirante et d’un dénouement incertain. Par ailleurs cette relation difficile va être contrariée par d’autres évènements extérieurs qui vont compliquer la tâche d’Hesediel et apporter de nouvelles tensions au récit dans un suspense profitable.

La partie graphique est cette fois-ci confiée à Roberto Ali, dessinateur italien qui intervient pour la première fois dans le paysage de la bande dessinée française. Rejoignant parfaitement les dispositions réalistes du premier tome, ce dernier fait preuve d’un travail de qualité,superbement exécuté. La cité de Babel et ses jardins fabuleux sont représentés avec beaucoup de générosité, dans des cadrages qui mettent bien en évidence la démesure des lieux. Par ailleurs, les personnages bénéficient d’une expressivité admirable, Hesediel perceptible dans sa soumission et sa sensibilité, Nabuchodonosor dans son sens de la manipulation et son isolement.

Un récit historico-fictif à la teneur entreprenante, qui prend pour base l’une des 7 merveilles du monde antique et qui se veut réalisé par deux artistes italiens pleins de ressources.

Par Phibes, le 23 juin 2014

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