40 ÉLÉPHANTS
Florrie, doigts de fée

En avril 1920, dans le quartier d’Elephant & Castle de Londres, la jeune Florrie court après le tramway non sans avoir bousculé au passage un couple de bourgeois. L’ayant atteint grâce à l’intervention d’une femme un peu plus âgée, elle se voit obligée par cette dernière, qui a compris son manège, de descendre à la prochaine station pour restituer le portefeuille qu’elle a dérobé précédemment au couple. Ses aptitudes de voleuse hors pair ayant été mises à jour, Florrie est prise sous l’égide de sa protectrice, Esther. Cette dernière s’imposant comme sa supérieure, lui inculque les rudiments de la profession et sous le surnom de Florrie doigts de fée, lui permet d’intégrer le cercle féminin des 40 éléphants. Elle y fait la connaissance de Queen Kate, à l’origine de la création du gang agissant en tant que manageuse de ce dernier. A son contact et à celui d’autres membres, elle découvre bientôt ce que ses pairs sont capables de faire, voler, tuer et kidnapper des enfants. A la suite d’un casse violent chez Harrods, Florrie est rattrapée dans sa fuite par l’inspecteur Sacks qu’elle semble connaître. Quel est véritablement le véritable rôle de la jeune femme ?

Par phibes, le 11 décembre 2017

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Notre avis sur 40 ÉLÉPHANTS #1 – Florrie, doigts de fée

Les éditions Bamboo initient, sous le couvert de leur généreuse collection Grand Angle, une nouvelle saga ayant trait à l’histoire d’un gang entièrement féminin qui a réellement sévit à la fin du 19ème, début 20ème siècle dans le quartier d’Elephant & Castle de la cité londonienne. Concoctée par Kid Toussaint (A l’ombre du convoi, Killing time, Magic 7…) très motivé par son projet, cette équipée est l’occasion d’évoquer cette organisation du crime au travers d’un premier personnage (qui a également existé), Florrie doigts de fée, détrousseuse experte et porteuse d’un mystère à découvrir.

Assurément inspiré par les frasques criminelles de ce cercle du crime féminin dont il n’hésite pas à reprendre les identités de certains de ses membres, Kid Toussaint nous entraîne dans un récit rondement mené qui a la particularité certes de nous instruire un tantinet via un contexte historique bien campé mais aussi de nous plonger dans une intrigue fictive liée à celle qui a donné le sous-titre. Il en ressort une évocation aux accents policiers digne d’intérêt, au travers de laquelle celle qui est visée, via un jeu délicat, va devoir, à ses risques et périls, éclaircir sa personnalité et démontrer ses véritables aspirations.

On ne pourra que saluer la belle prestation de Virginie Augustin qui nous livre une mise en images plus sombre que d’habitude et surtout plus réaliste. Le travail est d’autant grand que le nombre de personnages est multiple. A cet égard, elle nous impressionne sur la galerie de portrait féminin qu’elle met en avant et qu’elle gère avec une bien belle maitrise. Florrie, en tant que personnage principal, bénéficie d’une bonhomie qui trahit avec brio ses véritables aptitudes. Pareillement, l’artiste fait un gros effort sur la restitution historique en croquant des décors urbains londoniens d’époque particulièrement léchés, suffisamment détaillés pour y faire apparaître de temps à autres des véhicules anciens.

Un épisode d’ouverture conjugué au féminin bien appétissant qui nous prépare, au regard des quelques 40 membres du gang concerné, à un arc particulièrement fourni.

Par Phibes, le 11 décembre 2017

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