40 ÉLÉPHANTS
Maggie, passe-muraille

En 1920, le quartier d’Elephant & Castle de la cité londonienne est grevé par les agissements de deux bandes mafieuses rivales. L’une, les 40 voleurs, typiquement masculine, est menée par l’ambitieux Art Stocker. L’autre, constituée uniquement que de femmes et se faisant appeler les 40 Eléphants, est gérée par Alice, à la suite de l’assassinat de Queen Kate. Toutefois, l’heure est à la négociation entre les deux gangs. En effet, Stoker déplore l’arrestation de plusieurs de ses hommes et soupçonne qu’Alice a dans ses rangs une délatrice qui renseigne la police. Se sentant en danger, Florrie contacte l’inspecteur Sacks pour lui faire part de son souhait d’arrêter sa collaboration. Mais le policier possède des preuves pour la faire tomber et la pousse à continuer à coopérer. Lors du bal de la Saint-Valentin organisé par Iris, la médium, où Florrie retrouve la petite Maggie, les négociations entre Stoker et Alice reprennent. Ces derniers décident de se retrouver dans un lieu plus discret. Malheureusement, la reine des Eléphants tombe dans le piège tendu par son rival et est assassinée avec deux de ses consœurs. Autant dire que cet acte félon soulève la colère des femmes et nécessite de fait une riposte. Mais laquelle ? Se venger, faire appel à la police pour témoigner contre Stoker ou au contraire se laisser un peu de temps pour se réorganiser et agir de façon individuelle ?

Par phibes, le 8 mai 2018

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Notre avis sur 40 ÉLÉPHANTS #2 – Maggie, passe-muraille

Inspiré par les exactions de ce gang mafieux féminin ayant sévi réellement à Londres entre les deux guerres, Kid Toussaint nous donne la possibilité de lire la suite des péripéties de celui-ci au travers de l’une de ses membres, Florrie. Certes, si cette jeune femme rousse reste en quelque sorte le pivot central de l’équipée, il n’en demeure pas moins qu’elle se voit à chaque épisode associée à une autre personnalité, ici, la jeune Maggie.

On ne sera qu’emballé par cette nouvelle mouture qui confirme l’excellente inspiration du scénariste. Par ce deuxième volet, l’artiste nous introduit dans le contexte général de guerre de bandes qui se partagent un quartier de Londres. Entre les 40 voleurs et les 40 Eléphants, le torchon brûle donc, surtout depuis que la suspicion de traitrise s’est installée dans leur relation et engendre des décisions radicales. Evidemment, l’étau se resserre autour de Florrie mettant en balance sa position d’indic vis-à-vis de l’inspecteur Sacks.

Tout en dévoilant les dessous dramatiques de l’intrigue liée à la disparition du neveu de la rouquine aux doigts de fée, Kid Toussaint se permet de dépeindre le portrait d’une autre fille de la bande, Maggie, croisée déjà auparavant. Dans des inserts subtils, l’on découvre ce petit personnage (c’est une ado spécialisée dans le cambriolage) au caractère pour le moins trempé et déjà meneuse de femmes (les souris). En parallèle, une autre femme a droit au chapitre en la personne d’Iris, medium de charme dont l’implication va orienter les décisions du gang en pleine crise et libérer le doute sur Florrie.

Aussi, on sera comblé par la très bonne structure de cet album riche en rebondissements et en personnalités. Se référant adroitement à des noms du banditisme féminin de l’époque, l’artiste mène les péripéties avec brio et subtilité, dans un alternat efficace et dynamique et vient apporter des réponses autour de Florrie et de Stoker particulièrement concluantes.

On ne peut plus motivée pour illustrer cette saga, Virginie Augustin offre un travail pour le moins léché. Usant d’un réalisme inaccoutumé qui trahit nécessairement une grande recherche et faisant preuve d’une belle dynamique, l’artiste nous émerveille grâce à son style très abouti au détour de personnages et de décors très complémentaires.

Un deuxième volet réussi qui renforce l’intérêt de cette aventure historico-fictive.

Par Phibes, le 8 mai 2018

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