300

L’armée invincible des Perses menée par Xerxes menace le monde grec. Les Athéniens ne sont pas armés pour la repousser. Les Spartiates, menés par leur légendaire roi Léonidas seuls peuvent empêcher la fin d’une civilisation. Mais la tradition veut que les oracles donnent leur avis sur la guerre. Les oracles corrompus. Ceux-ci interdisent à Léonidas d’aller à la rencontre des Perses avec son armée malgré un plan infaillible. Alors Léonidas décide de partir seul, juste accompagné de sa garde sparte, 300 hommes à la discipline de fer, qui le suivent pour l’honneur, pour la gloire, pour Sparte. Ils vont droit vers la mort mais ils avancent. Par la suite, ils devront tenir le passage des Thermopyles jusqu’à l’arrivée de renforts. Jusqu’à la mort.

Par TITO, le 1 janvier 2001

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3 avis sur 300

Ce qui surprend au premier abord, c’est le format de l’ouvrage. Ou plutôt la reliure, l’ouvrage est en effet au format paysage. Ce choix est très judicieux. La manipulation des pages ne peut en effet se faire que selon un mouvement précautionneux, respectueux, ce qui sied parfaitement à l’ambiance profonde voulue par Miller.

C’est ensuite la rigueur bibliographique qui intrigue. Les références sont d’ailleurs fournies, et le travail de reconstitution est soigné.
Puis le scénario. Si la trame générale est historique, le découpage et la mise en page extrêmement diversifiés témoignent d’un souci de rythmer le scénario d’une façon délibérément exagérée, en témoignent les alternances de cases minuscules disséminées au gré d’une mise en page qui apparaît cependant logique, et de pleines pages qui sont autant de scènes clés, de gros plans au format cinémascope…
Le dessin est très soigné, et la patte de Miller est là. Beaucoup d’expressions, beaucoup de visages finement travaillés, d’expressions corporelles admirables (les postures guerrières sont superbes), une dynamique impeccable, le tout accompagné par une colorisation rude, en parfaite harmonie avec le trait.

L’ensemble se lit avec un grand respect et une grande émotion. Un respect pour les hommes dont on conte l’histoire, dévoués à une terre et un idéal. Respect pour le travail et l’exigence derrière cette oeuvre, qui montre à quel point la Bande Dessinée est bien un art exigeant et contraint. Une émotion, qui transpire de l’humanité de ces visages fermés, tous à leurs affaires d’honneur et de fierté, mais sous lesquels transparait plus d’humanité que je n’en avais jamais lu.
Assurément un Grand classique, un must absolu à lire et à relire…

Par TITO, le 23 novembre 2002

300, est avant tout un récit fantastique. Même s’il prend essence dans ce fait d’arme rentré dans la légende.
Les valeurs mises en place par Miller sont celle d’une civilisation dont le prestige disparut au lendemain de la bataille de Leuctres. Cette bande dessinée, et maintenant son adaptation cinématographique sont un formidable exutoire. Même si les Spartiates étaient tout sauf des saints, les Perses n’étaient pas des anges non plus.
Mettre en abimes 300 et notre société actuelle c’est aller un peu vite en besogne, ou tout simplement oublier que la violence est une des caractéristiques intrinsèques de l’homme.
300 n’est pas un témoignage historique. Cette transposition de la bataille des Thermopyles nous prend aux tripes et même si Leonidas ne le dit pas ouvertement , le jour de cette bataille, comme le dirait un "sage" Klingon : "c’est un beau jour pour mourir". Ce n’est ni de la poésie, ni de la philosophie, ce n’est ni plus ni moins qu’un moment de plaisir.

Par Eric, le 23 mars 2007

L’adaptation cinématographique (très fidèle) de « 300 » étant sortie sur nos écrans, c’est l’occasion de se replonger dans la lecture de l’album…
J’avais lu ce titre de Frank Miller à sa sortie, alors auréolé de toute la gloire de ce dernier (rappelons qu’il est l’auteur de « Daredevil – Born Again », « Batman – The Dark Knight Returns » et « Sin City » notamment). Mais déjà, je percevais en moi un malaise grandissant.

Evidemment, sur la forme, Miller est un maître. Comme le souligne Tito dans l’avis qui précède, « 300 » est bien évidemment une réussite.

Mais les valeurs de Sparte, cité militaire et « égalitaire » (citoyens pris en charge par l’Etat dès la naissance, élimination des plus faibles et des difformes, éducation militaire dès l’âge de 7 ans, …), sont-elles vraiment les nôtres (ce que semble vouloir nous dire Miller ?) ? Pouvons nous et souhaitons nous vraiment les partager ?… ?!

Qui plus est, ces valeurs spartiates sont décrites au travers de la vision de Frank Miller, avec ses propres leitmotivs : Descente aux enfers pour ses personnages (jusqu’à prendre des allures de masochisme presque caricatural ; pour exemple dans « 300 », la séquence où des soldats font des pompes sur un seul bras avec sur le dos un autre homme, et le dialogue : – « Tu AIMES ça, spartiate ? » – « J’ADORE. » !), renaissance (« Born Again ») assez christique, apologie de la virilité, etc…

Tout comme « Batman – The Dark Knight Returns », « 300 » est très ambigu ; Miller approuve-t il ou dénonce-t-il ses personnages?…

Le danger avec Miller est qu’il est très talentueux et nous prend aux tripes ; difficile de ne pas succomber à sa violence…

Par François Boudet, le 22 mars 2007

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