24 heures de la vie d'une femme

 
Quand il s’est aperçu qu’il ne savait plus où était sa femme, le client d’un hôtel l’a appelée à grands cris, réveillant ainsi de nombreuses autres personnes. Le lendemain, les conversations allèrent bon train et, pour beaucoup, il était impensable que la disparue, Clarissa, au vu du confort de vie que lui offrait sa situation de couple, soit partie sur un coup de tête avec un beau Brésilien qui était passé par là.

Brett Burroughs voyait lui les choses autrement et expliquait, mais sans convaincre, qu’il croyait à la possibilité que la femme ait tout plaqué pour ledit Brésilien même si rien n’était solide dans cette hasardeuse entreprise.

Une femme a écouté Burroughs avec attention. Touchée, elle lui a alors proposé de lui raconter son histoire : une aventure qui validait sa thèse…
 

Par sylvestre, le 23 mars 2018

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Notre avis sur 24 heures de la vie d’une femme

 
Dans cette libre adaptation de l’oeuvre de Stefan Zweig, l’auteur Otero a changé noms, dates et lieux mais s’est réapproprié la réflexion qui est au centre de 24 heures de la vie d’une femme : savoir s’il est possible qu’une personne puisse se précipiter vers une aventure complètement insensée qu’elle aurait jugé absolument impossible une heure avant. Tout peut être question de point de vue, depuis l’extérieur : les conversations des clients de l’hôtel le montrent bien. Certains y voient un "pétage de plombs" qui sera probablement suivi d’un retour penaud de la fugueuse quand d’autres évoquent la thèse du fameux coup de foudre qui ferait perdre les pédales même au plus sérieux des humains, ces êtres faits de chair et d’os, mais heureusement aussi de sentiments et d’émotions ! Et puis il y a le point de vue de l’intéressée, mais celui-là, on n’y aura pas droit. Ou plutôt si, quoique… Puisqu’on aura à la place le témoignage d’une personne qui s’est reconnue dans les faits et qui (nous) livrera son récit… un récit personnel et qui donc n’est pas forcément bon ambassadeur du "cas Clarissa"…

Faut-il avoir de l’admiration pour celui (ou celle) qui a le courage (ou la folie) de passer le pas, ou faut-il au contraire se laisser guider par son éducation et juger ? Est-ce pardonnable ou pas ? Est-ce compréhensible ou pas ? Tout est question de choses qui se trouvent au plus profond de tout un chacun. Personne ne saura jamais comment il réagirait à tel ou tel chamboulement tant qu’il n’y aura pas été confronté ! 24 heures de la vie d’une femme est ainsi intéressant pour les réflexions qu’il suscite, et Otero nous met face à ces réflexions en nous livrant une bonne bande dessinée dans laquelle on trouvera peut-être quand même quelques longueurs dans le récit de la jeune Madame Z. A moins que ce soit l’attitude qu’elle a eu envers son "protégé" qui nous dépasse ? Mais là encore, c’est du "tellement personnel" qu’on n’est en réalité pas en mesure, ni en droit, de juger.

Question philosophique, mais traitement accessible. Et beau dessin classique. 24 heures passionnantes en leur genre !
 

Par Sylvestre, le 23 mars 2018

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