1940, ET SI LA FRANCE AVAIT CONTINUE LA GUERRE
La Riposte

En août 1940, les allemands ont totalement envahi la France, laissant sur le carreau un très grand nombre de victimes françaises et alliées. Toutefois, l’opération militaire consistant à déplacer un maximum d’hommes vers l’Afrique du Nord a été un franc succès, augurant de fait quelque espoir de revanche. Tandis qu’en France, les négociations menées par Laval pour constituer un gouvernement de collaboration avec les allemands vont bon train, à Alger, Marianne et Yvon sont les témoins de l’arrivée massive de matériels américains qui vont pouvoir donner un nouveau souffle aux forces combattantes alliées. De son côté, Jules qui a échoué dans le limousin suite au crash de son avion a été pris en charge par une troupe de la Légion et se dirige vers la côte méditerranéenne dans l’espoir de rallier l’Afrique du Nord. C’est d’ailleurs en cette partie du globe que les premières contre-offensives militaires alliées vont être lancées, tout d’abord pour mettre à mal la présence italienne dans la méditerranée et in fine pour reprendre pied en métropole. Les trois amis vont participer à cette opération d’envergure, chacun sur des objectifs différents, et connaître malheureusement le drame qu’engendre toute guerre.

Par phibes, le 12 mars 2018

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Notre avis sur 1940, ET SI LA FRANCE AVAIT CONTINUE LA GUERRE #3 – La Riposte

Jean-Pierre Pécau vient ici clôturer son adaptation en bande dessinée de l’ouvrage éponyme réalisé par Jacques Sapir, Frank Stora et Loïc Mahé et nous replonge dans cette hypothèse où la France aurait, en 1940, continué la guerre plutôt que de signer l’armistice avec l’occupant allemand.

Ce troisième épisode nous remet donc dans la situation où le Grand Déménagement a permis aux forces alliées de reprendre, à la faveur d’une aide matérielle américaine et d’un espoir renaissant, du poil de la bête pour en découdre avec l’ennemi. C’est sous le couvert des pérégrinations des trois personnages récurrents que sont Marianne, Jules et Yvon, que nous découvrons cette relance initiée à partir de l’Afrique du Nord et qui nous amène dans une reconquête pleinement addictive.

En effet, non seulement nous sommes invités à vivre les péripéties via les décisions prises par les instances militaires françaises mais également à suivre leur application sur le théâtre des opérations. De fait, la riposte dont il est question qui génère une contre-offensive en règle amène son lot de combats (au sol et dans les airs) et apporte une animation dans le récit réellement captivante. Les informations pleuvent en même temps que les combats aériens se déchaînent, engageant des personnages dont l’amitié va être mise à rude épreuve. A la faveur d’une kyrielle de transitions, le récit se veut donc intense, dynamique, bruyant et dévoile une représentation bien plausible de l’Histoire avec un grand H qui aurait pu se dérouler si…

Jovan Ukropina assume parfaitement son rôle d’illustrateur de cette uchronie. Ici, l’artiste fait preuve d’une énergie particulièrement frappante grâce au travail qu’il réalise sur les combats aériens. Son réalisme fait mouche et marque profitablement les esprits par cette authenticité guerrière. Ses personnages ont aussi une certaine prestance et viennent, par leurs parcours, personnifier habilement le conflit mondial.

Une distorsion historique fort bien adaptée qui pourrait en appeler une suite, eu égard au deuxième volume écrit par les auteurs originels sur la période 1941-1942.

Par Phibes, le 12 mars 2018

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