1940, ET SI LA FRANCE AVAIT CONTINUE LA GUERRE
Le Sursaut

En juillet 1940, suite au conseil des ministres qui s’est déroulé au Château de Cangé dans les environs de Tours, la France a décidé de poursuivre la guerre et pour cela, a opté pour délocaliser le nouveau gouvernement à Toulouse. Marianne et Yvon, qui ont assisté incidemment à la grande réunion, ont été missionnés pour apporter le compte-rendu du conseil et la liste des membres retenus aux nouveaux récipiendaires en utilisant l’aéroplane de la jeune femme. Alors que les combats font rage, que l’oppresseur nazi progresse vers le sud de l’hexagone malgré une résistance très parcellisée et que l’Italie joue les trublions, les forces françaises se préparent à s’installer en Afrique du Nord. Dans ce grand chambardement, Yvon a gagné Toulon où il se doit, avec ses compagnons pilotes, de lutter contre les raids italiens. De son côté, Marianne s’est engagée dans le transport d’hommes et de matériels outre Méditerranée mais espère vivement être transférée dans une unité combattante en tant que pilote de chasse. Par ailleurs, leur ami Jules qui fait partie d’une escadre de chasse a été accroché par l’ennemi au-dessus de l’Auvergne. Blessé, il a été recueilli par des partisans et doit attendre impatiemment de retrouver un avion pour rejoindre son unité.

Par phibes, le 6 janvier 2017

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Notre avis sur 1940, ET SI LA FRANCE AVAIT CONTINUE LA GUERRE #2 – Le Sursaut

Toujours inspiré par l’uchronie réalisée par Jacques Sapir, Frank Stora et Loïc Mahé publiée aux éditions Taillandier, Jean-Pierre Pécau poursuit son récit se rapportant à trois destinées, celles de trois pilotes, Marianne, Yvon et Jules, pris dans le tourbillon du deuxième conflit mondial.

On se replace donc dans cette trame de fond originale et très intéressante que la France, sous l’impulsion de Paul Reynaud, Président du Conseil, a le 22 juin 1940 décidé de poursuivre la guerre plutôt que de signer l’armistice et dont le premier opus en a évoqué, via les péripéties liées aux trois personnages principaux. Le conflit aidant, l’on retrouve ces derniers, cette fois-ci, dans des péripéties parallèles, chacun sur une partie du territoire français qui subit le joug d’un envahisseur insidieux qui continue à grignoter le territoire.

Selon un alternat assurément maîtrisé, Jean-Pierre Pécau y va de sa fiction, dans une dynamique entreprenante et surtout éclairante qui nous permet d’appréhender des faits de guerre certes imaginaires mais qui pourraient pu avoir eu lieu (si…). Chaque personnage (qui gagne un peu plus en sensibilité) est confronté à la réalité de la guerre d’une manière un tantinet différente. L’un, privé de son avion, est associé à des corps francs dont on peut découvrir leurs rôles. Un autre nous éclaire sur le travail des pilotes français dans la préservation du ciel et le dernier sur la participation à l’effort de guerre des femmes. Compte tenu de cette diversité et des autres évocations disséminées (la création du corps de légionnaires par exemple) qui donnent un cadre assez large, on ne s’ennuie à aucun moment. Evidemment, la curiosité est toujours de mise et, au vu des évènements qui, dans cet épisode, dressent un tableau peu profitable à la France, on attend avec impatience le sursaut guerrier auquel le sous-titre fait allusion.

A la faveur de ce tome, Jovan Ukropina donne l’impression de prendre plus d’aisance. En effet, ses dessins sont plus déliés, plus détaillés. Malgré quelques petits défauts au niveau de l’effigie de ses personnages, il n’en demeure pas moins que ces derniers gagnent en intensité. Les scènes de combats aériens sont superbement restituées dans des explosions qui se veulent d’une authenticité redoutables.

Un deuxième épisode sur une vision alternative de la grande Histoire toujours aussi captivante. Vivement le troisième volet pour connaître éventuellement la réponse espérée.

Par Phibes, le 6 janvier 2017

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