1890

Après avoir acquis sa popularité jusque dans les plus petites bourgades que comptent les Etats-Unis, Buffalo Bill s’est mis à sillonner l’Europe, assurant la direction d’un spectacle itinérant auquel il participe. Avec les Amérindiens qui ont traversé « la grande salée » avec lui, sa troupe propose la reconstitution de scènes pittoresques mettant en scène cow-boys et Indiens, ce dont les spectateurs européens raffolent.

C’est en Italie que Buffalo Bill se produit alors ; à une période où Domenico Tiburzi, un bandit célèbre (et apprécié par ses concitoyens pauvres), n’en finit pas d’échapper à la police de son pays. C’est grâce à la foule nombreuse venue assister au spectacle des Américains que Tiburzi échappe un jour à ses poursuivants, et, ce jour-là, le Robin des Bois italien prendra le temps d’aller échanger quelques mots avec Buffalo Bil après sa représentation.

Lors de leur entrevue, une photo sera prise d’eux. Mais Tiburzi, qui sait justement que sa chance d’ennemi numéro un en cavale est due au fait qu’aucune photo de lui existe, récupère le cliché. Le photographe, un certain Ulivi, comprendra des années après combien historique était sa prise de vue…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur 1890

C’est exactement pour cela qu’il faut lire des romans, des fictions, des bandes dessinées… Parce qu’un scénariste peut presque tout se permettre pour nous surprendre et nous passionner. Et c’est justement ce qu’a fait Francesco Ripoli avec cette bande dessinée intitulée 1890 puisqu’il nous y raconte un événement historique qui n’a jamais eu lieu mais qui aurait très bien pu se produire : la (brève) rencontre de deux grands noms, de deux figures dans leurs pays respectifs. L’un, un certain Cody, alias Buffalo Bill, associé aux grandes étendues américaines et au tragique destin des Amérindiens ; et l’autre, surnommé en Italie le "livellatore", le "metteur à niveau", celui qui prenait aux riches pour distribuer aux pauvres…

1890 est donc une fiction, certes. Mais elle est aussi un très bon ouvrage pour nous parler de deux personnages historiques ayant existé en les liant par une idée originale quand rien n’aurait pu prétendre les rassembler si ce n’est que chacun a existé par la violence et est devenu un symbole chez lui.

C’est en noir et blanc que Francesco Ripoli a réalisé 1890. Un noir et blanc plein de traits gras, de vides, de surfaces relevées au lavis ou encore de styles cohabitant, comme lorsqu’on voit les choses à travers des vitres… En noir et blanc comme d’autres grands noms de la BD italienne avant lui (Pratt, Toppi, Manara, etc…) mais avec un style bien à lui tout de même – un style qui d’ailleurs montre quelques superbes résultats, notamment pour quelques "gueules", pour des chevaux, des foules ou des paysages…

1890 est une belle découverte narrative et graphique complétée par un cahier final revenant de manière concise sur les deux héros principaux. Vous la trouverez au catalogue Boussole des éditions Quadrants.
 

Par Sylvestre, le 3 août 2008

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