14-18
Le colosse d’ébène (février 1916)

En février 1916, non loin de Verdun, Armand et ses sept amis jouissent d’un temps de repos en attendant une nouvelle décision du commandement. Arsène profite de ce moment pour aller récupérer du bois et sur le chemin du retour, s’aperçoit qu’à côté de leur campement, se trouve un détachement de tirailleurs sénégalais. Tenant des propos racistes à leur sujet, Arsène finit par provoquer une dissension au sein de la bande. Denis décide alors de faire la connaissance de leurs voisins noirs et s’adresse au premier qu’il rencontre, Mamadou. Même si les banalités sont de mise, l’échange qui met en avant beaucoup de points communs, est profitable. Ce qui agace Arsène qui choisit d’aller affronter verbalement le sénégalais. Au moment où la discussion s’envenime, Armand rameute la troupe. En effet, il a reçu de nouveaux ordres. Sa compagnie et plusieurs autres sont réquisitionnées immédiatement pour aller assurer la défense du Fort de Douaumont contre l’avancée des Allemands. Pour cela, ils se doivent de rejoindre une unité déjà en place à Louvemont. Mais en arrivant sur les lieux, ils ont la désagréable surprise de découvrir que la troupe qu’ils venaient renforcer a été décimée. Que doivent-ils faire maintenant ?

Par phibes, le 28 mai 2016

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Notre avis sur 14-18 #5 – Le colosse d’ébène (février 1916)

Pour notre plus grand plaisir, la saga commémorative créée par Eric Corbeyran et Etienne Le Roux s’embellit d’un nouvel opus. Par ce biais, nous retrouvons Armand et son groupe d’amis issu du même village et affectés dans le même régiment durant la Grande Guerre, dans leurs péripéties quotidiennes douloureuses.

Nous sommes maintenant en février 1916, dans la région de la Lorraine, la meurtrière bataille de Verdun entre les forces françaises et allemandes vient d’être lancée. Utilisant avec beaucoup de maîtrise ce cadre historique, Eric Corbeyran nous plonge dans le relationnel de ses personnages et par leur intermédiaire, trouve la juste expression pour nous faire sentir la terrible ambiance qui règne sur le théâtre des opérations. Dans une simplicité toujours aussi efficace, le scénariste fait cette fois-ci un focus sur Arsène (l’un des huit copains) que l’on va suivre sur deux époques, l’une dans un prologue et un final post-guerrier, l’autre durant le conflit lors de sa rencontre peu aimable avec le massif Mamadou et de sa mission autour du fort de Douaumont.

Cette nouvelle chronique se veut qualitativement à la hauteur des précédentes. Le récit, riche en émotions et en actions douloureuses, reste prenant de bout en bout, via, d’une part, une intrigue dramatique qui se cache derrière une lettre et la rencontre de deux êtres « différents » et d’autre part, une évocation historique pleinement respectée (en l’occurrence les évènements qui se sont passés autour de Fort de Douaumont, haut lieu stratégique, à l’époque concernée).

Au niveau du dessin, cette restitution guerrière est on ne peut plus efficiente. Etienne Le Roux, assisté de Loïc Chevalier qui intervient au niveau des décors et de Jérôme Brizard sur les couleurs, nous offre une vision des plus réalistes de la guerre au travers des portraits toujours aussi humains, burinés par la dureté des combats, et des instantanés historiques, de la plus petite vignette à la pleine planche, très évocateurs.

Un cinquième épisode d’une qualité indéniable qui se doit d’être lue par le plus grand nombre, eu égard à son intérêt commémoratif (le centenaire de Verdun) et à son lot émotionnel.

Par Phibes, le 28 mai 2016

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